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Le Grand Prix de Plouay, une grande histoire...

5/05/2016

Une course historique!

Après 23 ans d'amateurisme, le docteur BERTY, médecin du Tour de France, décidait en 1931 de créer le Grand Prix International de la ville de Plouay, Doyenne des épreuves de l'Ouest.

Le Grand Prix de Plouay, jusqu'en 1931, était réservé à une importante course interrégionale, une des plus anciennes et déjà fort estimée des sportifs morbihannais. Les souvenirs sur cette époque sont déjà assez vagues, mais, dans une interview accordée à l\'AUTO, avant guerre, le Grand Champion Morbihannais Ferdinand LE DROGO, citait cette course comme étant une des plus belle victoires.

En 1931, le docteur BERTY accédait à la présidence du Comité des Fêtes. Tous les sportifs connaissent le dynamisme du médecin du Tour. Sous son énergique impulsion, l'interrégionale se transformait en internationale ; battant de 5 jours à l'ancienneté le Tour de l\'Ouest naissant.

Le premier Grand Prix de Plouay groupait, au départ, une belle brochette de Champions, parmi lesquels Charles PELLETIER, Paul LE DROGO, DODINAT, BERNARD, faisant figures de favoris. Ce fut le regretté Champion Finistérien Fanch FAVE qui inscrivit le premier son nom au palmarès.

En 1932, le Docteur BERTY tentait avec succès une expérience hardie en déplaçant une solide équipe d'indés parisiens. MITHOUARD et NORET, futur vainqueur de BORDEAUX-PARIS, furent d'excellents animateurs avec les frères LE DROGO. Le sprint revint au rapide champion de France des amateurs et indépendants BONO, qui renouvela son succès l'année suivante, devant le champion de France LOUVIOT, le champion de Belgique DUERLOO, les frères BIDOT, etc…

En 1934, TULOT s'inscrivait au Livre d\'Or, après une héroïque échappée solitaire, sous la pluie battante, tandis qu\'en 1935, un autre régional, LE DILY, battait les vedettes. Dès lors, il faudra attendre 1951 pour voir un autre indépendant enlever l'épreuve.

En 1936 commence en effet la ronde des Mousquetaires Bretons. COGAN triomphe largement cette année-là, après avoir mené une véritable course contre la montre.

En 1937, victoire de Jean-Marie GOASMAT, échappé avec OUBRON, devant une foule en délire, les barrières renversées, LE FARFADET fut porté en triomphe, tandis que FOURNIER, Lucien LAUCK, etc… essayaient de s'insérer dans l'étroit couloir pour se disputer la troisième place.

En 1938, SPEICHER, LE GREVES, Paul MAYE et nos Mousquetaires Bretons se partageaient la faveur des pronostics dans un lot particulièrement relevé. Au premier passage, un jeune inconnu précédait le peloton, futur vainqueur de l'épreuve et de BORDEAUX-PARIS. Ange Le STRAT était désormais connu des Plouaysiens. Follement acclamé, CLOAREC gagnait le circuit, nettement détaché devant TANNEVEAU et Jean-Marie GOASMAT.

La mobilisation fit annuler le Grand Prix en 1939, alors que SPEICHER et GALATEAU s\'entrainaient ferme sur le parcours du circuit en vue des Championnats du Monde en Italie.

La reprise en 1945 vit la victoire de l'insatiable Champion de France, Eloi TASSIN, qui renouvelait son exploit en 1948, devant CHETIEN et LOUVIOT. Ange LE STRAT enlevait l'épreuve, sous la pluie, en 1946, tandis que LOUVIOT parvenait enfin à inscrire son nom au palmarès en 1947. Second en 1933, vainqueur en 1947, troisième en 1948, LOUVIOT devait à nouveau triompher en 1950, mais cette fois, comme directeur sportif avec son poulain d'alors, AUDAIRE, qui déjà vainqueur en 1949, réussissait un maginfique doublé, gagnant chaque fois en solitaire, lamgré la chasse durement menée en 1949 par QUENTIN, BUTTEUX, HEMONO, le belge HANGUSTAINE, etc… en 1950 par RUFFET, MERCIER, LE PAN, etc… et les inusables LE STRAT et GOASMAT.

Au règne d\'AUDAIRE a succédé celui de GUERINEL. Pour la troisième fois depuis sa fondation, le circuit se déroulait sous la pluie battante. Au sprint, GUERINEL créait la surprise en enlevant sa première internationale. Victoire sympathique d\'un grand espoir, devenu un beau champion, GUERINEL récidivait l'année suivante après une course acharnée, qui vit l'élimination des TEISSEIRE, PONTET, RENAULT, MALLEJAC, Lucien LAZARIDES, QUENTIN, GUEGAN, CHAPATTE, MUNCH, TASSIN, CAPUT, etc… François MAHE devait s'incliner au sprint, tandis que Jean BOBET enlevait l'emballage du peloton.

Que réserve 1953 ? Un triplé d'AUDAIRE, la victoire d'un jeune, d'une vedette, certainement celle d'un homme fort, dans l'ambiance passionnée de joie sportive, qui caractérise le Grand Prix de Plouay.

En 1953, toujours AUDAIRE. Avec CAPUT, CHAPATTE, QUENTIN, rien n'y fera, le plus fort était AUDAIRE. Malheureusement, deux crevaisons en fin de parcours eurent raison du Grand Champion. Victoire au sprint de Serge BLUSSON.

En 1954, chaeur torride, qui oblige les MERCIER, BOUVET, PONTET, ZAAF et MAHE à mettre pied à terre, et qui vit la victoire de Hugo ANZILE, suivi en 1955 de la victoire de PETIT JEAN, bien épaulé par Hugo ANZILE et Albert BOUVET qui, avec LE TENDRE avait lancé l'épreuve, tout ceci devant le Championde France 1954, Jacques DUPONT. Malgré la facilité de Job MORVAN, les B.P. firent la loi en 1956, avec le grand Champion Valentin HUOT.

En 1957 , victoire d'Issac VITRE devant MORVAN et GROUSSARD, MALLEJAC, LE TENDRE et le toujours jeune AUDAIRE.

En 1958, victoire du régional Jean GAINCHE, malgré GNALDI, et le regretté Gérard SAINT. A la victoire de FERRE, en 1960 devant André FOUCHER, s'était imposé CRENN en 1959, devant le futur Champion du Monde STABLINSKI, SKOOLER, SCIELESKA, PROVOST et MORVAN.

L'année 1961 voyait PICOT s'échapper à quelques kilomètres de l'arrivée pour gagner devant LE BIGAULT et Georges GROUSSARD.

Le Grand Prix de 1962 vit le magnifique doublé de Jean GAINCHE. L'édition suivante fut marqué par l'échappée prodigieuse du brittanique DEMSON, rejoint après 140 kilomètres d'échappée par le futur vainqueur PICOT.

Au règne de BOURLES, devant FERRER et GAINCHE en 1964, succéda le Grand Prix 1965, qui fut disputé avec une fougue sans précédent, alors que l'on voyait BUFFEUIL, JOURDEN et JAGUENEAU, ce fut le régional F. GOASDUFF qui régla tout le monde au sprint. Les dizaines de milliers de spectateurs de 1966 se souviendront : un homme, seul en tête à 500 mètres de l\'arrivée, avec 200 mètres d\'avance, derrière un peloton dechainé, un homme, C. MAZEAUD, priva Raymond DELISLE d\'un succès mérité. Malgré G. CHAPPE, en 1967, HAMON inscrivit son nom au palmarès.

Les Grands Prix de 1968 et 1969 verront Jean JOURDEN réussir un magifique doublé. En 1970, malgré BOULOUX et BERLAND, c\'est G. MARCARINI qui franchira le premier la ligne d'arrivée.

Afin de préparer les Championnats du Monde en 1971, à MENDRISIO malgré R. DELISLE et G. KARSTEN, Jean-Pierre DANGUILLAUME fut le grand vainqueur d'une épreuve née 40 ans avant lui. Après les victoires de BOULOUX en 1972 et JC LARGEAU en 1973, la course de 1974 allait couronner un "campeur" qui, avec sa famille, séjournait depuis quinze jours dans la région, il s'agissait de Raymond MARTIN.

Etrange victoire en 1975, un homme laissait derrière les Marcel BOISHARDY et Bernard HINAULT. Il s'agissait de Cyrille GUIMARD.

Le Grand Prix de Plouay 1976 vécut un fait unique dans l'histoire du cyclisme. Signant sa licence de professionnel une heure avant le départ, Jacques BOSSIS allait remporter l'épreuve. Il récidivait en 1977, malgré B. HINAULT, R. MARTIN; LEGEAY et SEZNEC. En 1978, 45.000 spectateurs assistaient à la victoire de P.R. VILLEMAINE, réglant Joop ZOETEMELK, auteur d'une course exceptionnelle. Huit et neuf ans après sa victoire, JP DANGUILLAUME montera sur le podium, car en 1979 et 1980, il placera deux de ses coureurs à la première place : Fritz PIRARD et Patrick FRIOU, et ceci en 1980, malgré la puissance de Jacques BOSSIS, désireux d'inscrire trois fois son nom au palmarès de l'épreuve et de Pierre BAZZO, enterré par ses compagnons de fugue.

En 1981, le Grand Prix de Plouay fut terni par l'abandon de Bernard HINAULT après 30 kilomètres de course, victime d\'une tendinite !…

Un trio de G. DUCLOS-LASSALE, MARTIN et D. ARNAUD domina la course. G. DUCLOS-LASSALE, après avoir laché ses deux compagnons fut ovationné par plus de 40.000 spectateurs.

Le Grand Prix de Plouay Ouest-France 82 - redevenu gratuit, vit près de 50.000 spectateursvenir applaudir le tout jeune Francis CASTAING, auteur d'un sprint exceptionnel. Il battit Marc GOMEZ et ses huit compagnons d'échappée, protégé, il est vrai, par une excellente équipe PEUGEOT. L'Irlandais S. KELLY enleva, quant à lui, le sprint du peloton.

Toujours de plus en plus de monde en 1983 pour assister à la victoire de Pierre MAZZO qui après une échappée à quatre, Marc MADIOT, PR VILLEMIANE et Stéphen ROCHE, s'envola seul à un tour de l'arrivée.

1984, toujours plus de monde (70.000 spectateurs) assistent au premier tir groupé de l'équipe Skil - 1er : KELLY - 2e : VICHOT - 3e : CARITOUX.

Une course du meilleur cru en 1985 après une échappée de T. MARIE et E. GUYOT, le retour de l'équipe HITACHI emmené par C. CRIQUELION, HAMENS et RUDY MATTHIS échoua d\'une poignée de secondes pour laisser E. GUYOT en larmes franchir le premier la ligne d'arrivée.

1989 : L'appellation Grand-Prix de Plouay Ouest-France devient le GRAND-PRIX Ouest-France.

 

(Retrouvez le récit de Charles LE FOULER retraçant la quintessence du comité des fêtes, organisateurs du Grand Prix de Plouay)